L'histoire de l'indigo Japonais

Il est difficile de savoir précisément à quand remonte la découverte de cette teinture. On sait qu’elle est utilisée depuis plus de mille ans en Inde et arriva un peu plus tard en Chine. L’Inde étant un pays plus chaud, une fermentation naturelle se produit lors de la fabrication de la teinture. Cependant, ses propriétés particulières restent bien en de ça de l'Aizome japonais. La légende raconte que la première teinture utilisée par Levi Strauss dans la conception de son « Jean » à destination des chercheurs d’or était du bleu indigo rapporté d’Inde, alors colonie britannique. 
Si cela est difficile à vérifier, la similitude entre le « Blue Jeans » et l’indigo est frappante.

Quant à la teinture chinoise, elle ne passe pas par un processus de fermentation, on l’appelle donc « Ryukazome » au Japon, la teinture du dragon, car elle déteint en laissant des traces pourpres, contrairement à l’indigo japonais déteignant dans un bleu marin, le fameux « bleu japonais ».

Au Japon, on en retrouve trace dès le 14ème siècle mais le procédé est probablement bien plus ancien. Utilisé au fil du temps pour les vêtement de travail, puis comme matière première dans la haute couture destinée à la noblesse, et enfin dans la fabrication d’équipements de samouraïs. Aujourd’hui l’indigo se retrouve principalement dans la fabrication de matériel d’arts martiaux et dans la fabrication de tissus traditionnels (furoshiki, rideau, etc.) plutôt destinés à la décoration.

Avec le développement de l’industrie de la chimie, des teintures chimiques sont peu à peu venues remplacer l’aizome. Le secteur s’est reconverti dans la fabrication de tissus de luxe et de décoration, mais beaucoup d’ateliers ont disparus. C’est la popularité croissante du Kendo au 20ème siècle qui relancera l’activité, principalement pour la teinture des Bogu (armures), des Kendogi et des Hakama.

Notre tissus japonais est teint à l'indigo mais il est traité pour devenir « grand teint » et ainsi ne déteint plus. Vous pourrez le laver sans risquer de le voir perdre ses couleurs.